Réunissant des experts de renommée mondiale, ce symposium organisé par le centre interdisciplinaire en science des données et intelligence artificielle de l'Institut Polytechnique de Paris Hi! Paris a été l’occasion de présenter les dernières innovations technologiques et les applications pratiques de l’intelligence artificielle et des robots dans divers domaines, allant de la robotique sociale à la santé en passant par l’agriculture et la défense.
Cet événement phare avait pour objectif de fournir une plateforme de partage des connaissances et des expériences entre chercheurs, praticiens et industries, tout en explorant les défis et les opportunités posés par ces technologies émergentes.
Le symposium était constitué de conférences plénières, accompagnées par une session de posters et des démonstrations en robotique effectuées par des industriels ainsi que par des enseignants-chercheurs d’ENSTA Paris et ENSTA Bretagne. Ces démonstrations couvraient l’interaction humains-robots, la robotique en milieu ouvert et la robotique maritime. Wandercraft, une entreprise française de deep tech, a notamment impressionné l’assistance avec ses exosquelettes permettant à des paraplégiques de remarcher.
La première session a abordé la robotique sociale et d’assistance, avec des présentations sur les défis de l’intégration des robots sociaux dans les espaces publics et l’importance de la personnalisation et de la confiance dans les interactions à long terme. Des intervenants comme Takayuki Kanda et Adriana Tapus ont partagé leurs recherches sur les comportements humains et les adaptations nécessaires pour que les robots puissent interagir de manière efficace et respectueuse avec les utilisateurs.
La deuxième session s’est concentrée sur les avancées en robotique médicale et de réhabilitation. Antonio Bicchi a présenté des technologies de robotique douce pour les prothèses et la réhabilitation, démontrant comment ces innovations rendent les dispositifs plus sûrs et naturels. Laurel Riek a exposé ses travaux sur l’utilisation de robots sociaux pour le traitement de personnes atteintes de troubles cognitifs légers.
La troisième session avait pour thème « Interaction, design et art ». Elle a permis d’explorer les aspects de conception et d’interaction dans la robotique, mettant en lumière les implications culturelles des choix de design. Leila Takayama et Guy Hoffman ont discuté des moyens de rendre les robots acceptables et intégrés dans notre quotidien, en prenant en compte les réactions humaines et les contextes culturels.
La quatrième session a mis l’accent sur les techniques avancées de perception et de navigation pour les systèmes autonomes. Maurice Fallon et Cyrill Stachniss ont présenté des méthodes innovantes pour la fusion de capteurs et la cartographie 3D dans des environnements complexes, ainsi que l’utilisation de robots pour la production agricole durable.
La cinquième session a été consacrée aux questions éthiques et réglementaires, avec des discussions sur les cadres législatifs nécessaires pour encadrer le développement rapide de l’IA et de la robotique. Lee Bygrave et Mariarosaria Taddeo ont abordé les risques potentiels et les moyens d’assurer que ces technologies respectent les droits humains et les valeurs démocratiques.
La session sur la robotique en zones de catastrophe et sur les champs de bataille a été un moment fort du symposium. Robin Murphy a partagé son expérience d’utilisation de robots lors d’interventions en situation de catastrophe, démontrant la façon dont ces machines peuvent sauver des vies et atténuer les effets des crises. Ronald Arkin a apporté une perspective éthique sur l’utilisation des robots autonomes létaux, discutant des implications morales et des possibilités de réduire les pertes civiles grâce à une utilisation appropriée de ces technologies.
L’événement s’est clôturé sur une note inspirante grâce à une session sur les grandes tendances en matière d’apprentissage automatique et en robotique. Oliver Lemon a exploré les défis et les opportunités liés à l’intégration de l’IA générative dans les équipes humain-robot, mettant en avant des projets prometteurs dans le domaine des soins aux personnes dépendantes et de la réhabilitation. Aude Billard, actuelle présidente de la Robotics and Automation Society de l’IEEE, a présenté les dernières avancées en apprentissage machine permettant aux robots de réaliser des manipulations rapides et adaptatives, ouvrant la voie à des applications plus complexes et réactives dans divers environnements.