Quel est le point commun entre le chant des baleines et l’homme invisible ? Les ondes. Qu’elles soient sonores, sismiques ou électromagnétiques, ce sont les ondes qui déterminent notre capacité à percevoir notre environnement, et peut-être bientôt à le protéger.
Absorbez l’onde acoustique, et le sous-marin devient indétectable. Redirigez les ondes sismiques de surface vers les profondeurs de la Terre, et les dégâts aux installations deviennent minimes. Déviez les ondes électromagnétiques dans le spectre visible, et vous pouvez caresser l’espoir de devenir invisible.
Si cette dernière application appartient encore pour quelque temps au domaine de la science-fiction, les précédentes sont soit déjà appliquées depuis des décennies, soit font l’objet de développements très prometteurs.
Kim Pham, enseignant-chercheur de l’Unité de mécanique d’ENSTA Paris, évoque dans cette tribune les recherches qu’il mène sur la protection des infrastructures portuaires, avec des structures flottantes qui jouent le rôle de ceintures de résonance capables de transformer une forte houle en paisible clapot.
Il présente également le concept des métaforêts, ceintures végétales dont les propriétés très contrôlées, notamment en matière de hauteur des arbres, permettraient de renvoyer les ondes sismiques vers l’intérieur de la planète, et d’épargner les grands centres urbains.
Enfin il aborde la question de l’invisibilité, directement liée à celle des métamatériaux, dont les détails microscopiques pourraient absorber ou dévier la lumière comme les dièdres d’une chambre anéchoïque absorbent les ondes sonores.
