Où stocker le CO2 ?

Dans une tribune publiée dans Polytechnique Insights, la revue scientifique de l’Institut Polytechnique de Paris, Laurent Catoire, directeur de l’Unité chimie et procédés d’ENSTA Paris, fait le point sur la faisabilité technique et l’acceptabilité sociale du stockage souterrain de CO2.

D’après l’Agence internationale de l’énergie, le stockage souterrain de CO2 pourrait permettre de réduire de 15% nos émissions de gaz à effet de serre. Pour le moment, seul 0,1% des émissions de CO2 sont captées. La marge de progression est donc immense.

Mais que faire de ce CO2 une fois capté ? le stockage souterrain, à plus d’un kilomètre de profondeur, est une solution pour laquelle il n’existe pas d’obstacle technologique majeur. Parmi les milieux géologiques adaptés à ce stockage, on trouve les aquifères salins profonds des bassins sédimentaires. Les sous-sols de la vallée du Rhône ou du bassin parisien, qui s’étend sur des centaines de kilomètres bien au-delà de Paris, présentent des caractéristiques parfaitement adaptées à ce stockage.

Reste que le CO2, une fois concentré, peut présenter un danger en cas de fuite accidentelle massive. L’exemple, parfaitement naturel pour le coup, de la catastrophe du lac Nyos, où près de 1800 personnes ont péri en 1986 après la remontée brutale de CO2 accumulé au fond du lac, reste un précédent qui a marqué les esprits.

Dans ce contexte, la solution la plus acceptable socialement semble être celle du stockage dans le même type d’aquifères, mais situés sous la mer, comme c’est notamment possible en mer du Nord.

Retrouvez la tribune de Laurent Catoire sur le site de Polytechnique Insights, la revue scientifique de l’Institut Polytechnique de Paris.