Un nouveau souffle pour le trafic maritime commercial

Avec près de la moitié de la flotte commerciale équipée de voiles auxiliaires en 2050, comment vont évoluer les routes maritimes du commerce mondial ? C’est la question qu’étudie en ce moment Martin Hochhausen dans sa thèse de doctorat.

Dans cette thèse menée en cotutelle entre l’École nationale supérieure maritime de Nantes (encadrant Pédro Merino-Laso) et le campus brestois de l’ENSTA (encadrant Matthieu Sacher, avec Benoit Clément directeur de thèse). Martin Hochhausen réalise une simulation de trafic maritime en reproduisant des trajectoires de navires à propulsion conventionnelle (motorisation thermique seule), auxquelles sera intégrée une fraction de navires équipés d’un système de propulsion hybride combinant voile et moteur thermique.

"Rajouter des voiles semi-rigides ou des rotors va par exemple avoir un effet sur ce qu’on appelle le leeway, La dérive, induite par l'action du vent sur la coque du navire et ses appendices aérodynamiques, qui modifie la trajectoire réelle du navire par rapport à son cap. Les effets de la dérive sont bien connus à l’échelle locale, notamment pour des manœuvres ou des navigations côtières. En revanche, pour étudier son impact à une échelle globale, par exemple sur une traversée transatlantique, je vais utiliser un simulateur de trajectoire développé dans le cadre du projet SOMOS labellisé Ingeblue et financé par l’Agence d’nnovation de défense."

Et si cette dérive concerne près de la moitié de la flotte de commerce comme le prévoit l’ADEME pour 2050, les conséquences peuvent être non négligeables sur l’encombrement et donc la sécurité des routes maritimes les plus porteuses, voire la biodiversité en cas d’augmentation des risques de collision avec les cétacés si les nouvelles routes venaient à croiser celle des grandes migrations.

Martin Hochhausen doctorant ENSTA
Martin Hochhausen, doctorant ENSTA