Inspirée par la Convention citoyenne pour le climat, la Convention scientifique étudiante, organisée par le comité jeunes promotions d’IESF -Ingénieurs et scientifiques de France, avait pour objectif de faire plancher de jeunes talents venus de toute la France sur la question de savoir si l’hydrogène pouvait contribuer aux objectifs de décarbonation de nos sociétés.
Diplômé ENSTA Paris 2022, Sebastian Vallejo Jimenez avait pour tâche d’éclairer les débats de son expertise, une mission dans laquelle il s’est beaucoup investi. « Je l’ai vécu comme une vraie responsabilité car c’est à notre génération de jeunes ingénieurs de s’impliquer et de mettre en œuvre les bonnes décisions autour de la transition énergétique. Dans 15 ans, il sera trop tard. »
Face à ce jeune public conscient des enjeux de la transition énergétique mais pas toujours au fait des ordres de grandeur, Sebastian Vallejo Jimenez, qui avait effectué son projet de fin d’études à ENSTA Paris sur la modélisation de la chaîne de valeur de l’hydrogène, a pu démystifier certaines illusions liées à l’utilisation de cette technologie.
« Les groupes d’experts étaient divisés en différentes thématiques et j’ai choisi de participer à celle des transports. Pendant les débats, j’ai pu constater que certains étudiants imaginaient utiliser l’hydrogène pour la mobilité individuelle. Au fur et à mesure des discussions, j’ai pu les accompagner à prendre conscience par eux-mêmes qu’en raison des verrous en matière de thermodynamique et de densité énergétique faible, l’hydrogène posait des problèmes technologiques tels, notamment en matière de stockage, qu’il n’était pas pertinent de l’utiliser pour la mobilité individuelle et qu’il fallait prioriser d’autres usages. »
Originaire de Colombie et venu à ENSTA Paris dans le cadre d’un accord de double diplôme avec l’École d’ingénieurs d’Antioquia (Universidad EIA), rien ne prédestinait Sebastian Vallejo Jimenez à devenir chercheur.
« Au départ je souhaitais simplement obtenir avec ce double diplôme une expérience à l’international. Mais lors du stage de recherche de deuxième année, obligatoire dans le cycle ingénieur d’ENSTA Paris, j’ai eu la chance de l’effectuer au Laboratoire de chimie moléculaire de l’École polytechnique et le sujet m’a passionné. Deux ans après, Cédric Tard, directeur du Laboratoire, m’a proposé de poursuivre en thèse car le sujet était toujours d’actualité. En plus de l’intérêt du sujet, la reconnaissance du doctorat au niveau international était une motivation supplémentaire pour m’engager dans cette voie. Je mène donc une thèse sur la valorisation de l’hydrogène et du dioxyde de carbone issus du milieu aquatique dans le cadre du Centre interdisciplinaire E4C, avec comme co-encadrants Cédric Tard et Didier Dalmazzone, directeur adjoint de l’Unité de chimie et procédés d’ENSTA Paris. »
Au final, parmi les 28 recommandations émises par la Convention scientifique étudiante, Sebastian Vallejo Jimenez est très satisfait d’avoir contribué à faire émerger celle qu’il retient comme la principale : prioriser les applications industrielles de l’utilisation de l’hydrogène décarboné, en particulier dans les domaines de la chimie et de la transformation des métaux, secteurs qui présentent un potentiel énorme en matière de réduction des émissions de CO2.
