Dans la mythologie nordique, Bifröst était un arc-en-ciel magique qui permettait de relier Midgard, la Terre, à Asgard, la ville-forteresse des dieux. Dans le domaine de la réassurance, c’est une plateforme numérique qui met en relation assureurs et réassureurs.
Méconnus du grand public, ces derniers jouent pourtant un rôle déterminant dans le système assurantiel, puisqu’ils sont en quelque sorte les assureurs des assureurs. Dotés de fonds propres considérables, ils sont en mesure de diluer les risques et de lisser les éventuelles pertes auxquelles des assureurs ne pourraient faire face seuls, par exemple lors de catastrophes naturelles de grande ampleur.
Le transfert de risques entre assureurs et réassureurs s’opère annuellement lors d’un renouvellement géré par des courtiers. C’est un processus très complexe, essentiellement manuel et qui peut prendre plusieurs mois tant les variables à prendre en compte sont nombreuses.
« Bifröst propose une plateforme digitale qui permet de faire les choses plus efficacement » explique Tristan Garrec. « Nous optimisons le processus de placement des risques en apportant des outils d’aide à la décision qui reposent sur des solutions algorithmiques que je développe en lien avec les recherches que j’ai menées précédemment. »
Après son diplôme d’ingénieur obtenu à ENSTA Paris en 2015, Tristan Garrec a en effet poursuivi en thèse à la Toulouse School of Economics, puis a été postdoctorant à l’ENS Paris-Saclay et au département recherche d’EDF.
« Nos algorithmes reproduisent les dynamiques de marché en utilisant l’optimisation mathématique. Tous les paramètres que nous obtenons des assureurs et réassureurs constituent les entrées du modèle. Nos algorithmes d’optimisation vont opérer un certain nombre de traitements sur ces entrées afin de s’assurer que chacun reçoit les meilleurs prix et les meilleures parts, selon des critères objectifs d’optimalité. »
Avec le million d’euros que Bifröst vient de lever, Tristan Garrec et son associé, Victor Moreau, souhaitent faire grandir leur équipe à la fois sur le plan commercial et technique.
« Nous proposons d’ailleurs des stages susceptibles d’intéresser des élèves d’ENSTA Paris, que ce soit pendant une césure ou en tant que projet de fin d’études » souligne Tristan Garrec.
« Je suis bien placé pour savoir qu’ENSTA Paris forme d’excellents ingénieurs, très structurés, et nous serions heureux d’en accueillir parmi nous, notamment au poste de bras-droit du directeur général. Occuper un poste opérationnel dans une startup en pleine croissance qui vient de lever des fonds est une belle opportunité pour quelqu’un avec un profil technique intéressé par l’entrepreneuriat. »