Un ENSTA Paris à Saint-Cyr

Après un double diplôme ENSTA Paris/Polytechnique Montréal, Jules a fait le choix d’intégrer l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Un parcours atypique dont la profonde cohérence est à trouver dans l’histoire personnelle et les centres d’intérêt du jeune diplômé.

Très jeune, Jules a eu le goût de comprendre le monde qui nous entoure et ses enjeux. Les quatre premières années de sa vie, il les a passées dans la Silicon Valley où son père travaillait en tant que chercheur dans le domaine des semi-conducteurs. Puis ce furent 5 ans à Shanghai, avant de revenir en France. Si l’on ajoute à cela les 3 ans passés à Montréal dans le cadre de son double diplôme, Jules a déjà passé près de la moitié de sa jeune vie à l’étranger.

Après une classe préparatoire filière PCSI-PC à l’institution Sainte-Marie de Beaucamps-Ligny, Jules est admis à Polytechnique Montréal. « Ayant passé une partie de ma vie aux États-Unis, je souhaitais avoir un diplôme nord-américain ». Grâce aux accords internationaux d’ENSTA Paris, il a ensuite eu l’opportunité d’y faire un double diplôme.

 « Ce qui m’a conduit vers ENSTA Paris était la forte composante scientifique et technique des enseignements. Je voulais sortir diplômé en étant capable de résoudre tous types de problèmes grâce à un fort bagage technique. L’autre grand attrait d’ENSTA Paris pour moi était la possibilité de se composer un parcours très personnalisé, à la carte. J’étais passionné par l’intelligence artificielle et la mécanique chaotique. J’ai pu faire mon projet de recherche au CNRS, ce qui a confirmé mon intérêt pour le sujet. Le chaos est un domaine de recherche qui permet d’expliquer une grande partie des phénomènes complexes, non-linéaires, que l’on rencontre aussi bien dans la vie civile que militaire. »

Jules recevant son diplôme ENSTA Paris des mains d'Élisabeth Crépon
Jules recevant son diplôme des mains d'Élisabeth Crépon, directrice générale d'ENSTA Paris

S’il y est entré pour les sciences et les techniques avancées, Jules a découvert à ENSTA Paris une vie étudiante d’une richesse qu’il ne soupçonnait pas. « Cela a été une révélation. Les différentes associations organisent beaucoup d’événements, qu’ils soient festifs, sportifs ou culturels. Cela contribue à créer un très fort esprit de promotion. Mes meilleurs amis, c’est à ENSTA Paris que je les ai rencontrés. »

Après une troisième année passée au Génie Atomique (INSTN/CEA) dans le cadre du parcours « Énergie électronucléaire », Jules choisit pour son projet de fin d’études de s’orienter vers le recyclage des déchets radioactifs à haute activité chez Orano à la Hague, dans une usine en cours de lancement pour la concentration des produits de fission.

En parallèle de tout cela, Jules décide de passer le concours des officiers sur titre de Saint-Cyr. Sa rencontre avec des officiers de carrière à ENSTA Paris n’y est pas pour rien :

« A mi-carrière, certains Saint-Cyriens peuvent bénéficier d’une formation à ENSTA Paris. Au cours de mon week-end d’intégration, j’ai eu l’occasion d’en rencontrer. Cela a été l’occasion de me renseigner sur les enseignements et les possibilités de carrière offertes après Saint-Cyr. Ces échanges ainsi que mes quatre années de réserve au 3ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine ont terminé de me convaincre d’adhérer à l’institution et de me consacrer pleinement à l’armée et à la défense de notre pays. »

Une vocation qui ne se dément pas depuis que Jules a intégré Saint-Cyr en septembre dernier.

« J’y trouve trois composantes essentielles : le défi intellectuel, le défi physique, mais aussi la cohésion, l'esprit de corps, essentiel dans nos armées. Saint-Cyr est la seule formation supérieure qui combine les trois et qui me permettra ensuite en tant que jeune officier d’avoir le privilège de commander une section d’une trentaine d’hommes, de les voir évoluer et de les mener en opération extérieure, le tout à 27 ans. C’est un métier exaltant, qui demande beaucoup mais en offre tout autant. »

Après cette année à Saint-Cyr, Jules partira en division d’application, à l’issue de laquelle il obtiendra ses premiers commandements opérationnels.

« La carrière se déroule en deux parties : une première partie sur le terrain, en tant que lieutenant puis capitaine, qui dure typiquement 6 à 7 ans, puis une deuxième partie davantage consacrée à la mise en œuvre d’une expertise. J’ai l’espoir de pouvoir employer ma formation scientifique pour appréhender notre environnement, nos outils et savoir déceler lorsque l’on intente à nos positions. Cela pourrait se traduire par un rôle lié à la non-prolifération nucléaire. »

Avec toutes les cordes qu’il a ajouté à son arc pendant son parcours académique, nul doute que Jules saura le moment venu trouver d’autres façons de servir le pays que l’engagement sur le terrain, tout en restant ouvert sur le monde.