Les modèles utilisés actuellement dans l’industrie utilisent des géométries de fissures très simplifiées, avec d’importantes marges de sécurité. Grâce à PlaneCracks, il est possible de les optimiser afin d’affiner les prévisions et de prolonger dans les faits la durée de vie des composants. Mais il faut bien sûr conserver les mêmes exigences de sécurité, et faire la démonstration que le potentiel d’utilisation ne s’accroît pas au détriment de la sécurité, en particulier dans le domaine de l’aéronautique.
PlaneCracks se positionne comme un complément très compétitif des logiciels industriels car en se concentrant sur la forme du front de fissure, il ne réclame que peu de temps de calcul. « La grande force de ce logiciel est sa simplicité puisqu’il comporte très peu de paramètres » confirme Véronique Lazarus, enseignante-chercheuse de l’ENSTA Paris et créatrice de PlaneCracks.
Mais que ce soit en littérature ou en codage, faire simple est souvent ce qu’il y a de plus compliqué, et ce logiciel a une longue histoire comme le rappelle l’enseignante-chercheuse :
« Cela remonte à la sortie de ma thèse en 1997, qui portait sur quelques problèmes tridimensionnels de la mécanique de la rupture. J’ai commencé à développer PlaneCracks à ce moment-là pour étendre à de grandes perturbations des modèles analytiques asymptotiques développés lors de ma thèse. Plusieurs doctorants ont contribué à étendre le code à des cas de plus en plus complexes. Ce dépôt de logiciel est donc l’aboutissement d’un travail de longue haleine qui n’a révélé son intérêt qu’après de nombreuses années. Une occasion de souligner l’importance de pérenniser le financement de la recherche fondamentale, et de remercier la cellule valorisation pour son soutien dans la concrétisation de ces travaux ! »
Parallèlement à ce dépôt à l’Agence de protection des programmes, Louis David mène actuellement une thèse CIFRE SAFRAN à l’IMSIA afin de tester la pertinence du code pour affiner les prédictions de durée de vie dans l’aéronautique. Pour cela, les résultats de PlaneCracks sont comparés avec ceux de simulations beaucoup plus complexes (éléments finis 3D), mais aussi avec des bases de données expérimentales.